Charte du ferronnier

 

Document créé, rédigé et validé par la Fédération Française des Ferronniers et Forgerons

Digne héritier de traditions ancestrales, le ferronnier d’art adapte aujourd’hui son travail aux technologies nouvelles. Il doit le faire en totale harmonie, en parfaire complémentarité avec les travaux de forge traditionnels.
Voici quelques préceptes qui érigent les premières pierres d’une charte qui sera le dénominateur commun à toutes celles et tous ceux qui sont au service de ce noble métier.

 

La matière :
Le travail du ferronnier n’est plus seulement subordonné à l’emploi exclusif du fer sous toutes ses composantes. Le forgeron peut associer avec bonheur d’autres matériaux au service de son art. Il a cependant l’obligation d’informer son client sur la nature et la qualité des matières premières utilisées.

 

L’art du trait :
L’ouvrage de ferronnerie doit traduire avec subtilité la personnalité de son commanditaire et celle de l’artisan qui lui a donné corps tout en se plaçant au service de l’architecture qui l’environne. De ce fait, le dessin, le croquis ou l’esquisse participent nécessairement à la genèse de chaque création et en assurent son unicité. Concomitamment à l’utilisation de procédés graphiques modernes, l’ art du trait doit être mis en valeur, préservé et transmis.

 

Mode et style :
Chaque fabrication, chaque ouvrage se réalise dans son contexte, un lieu, une référence, qui contribuent de ce fait à l’identification et l’attribution d’un style. La ferronnerie d’art ne s’y soustrait pas et l’artisan doit s’engager à respecter le style imposé à son ouvrage avec le souci de la plus grande exactitude possible.

 

Fabrication et assemblage :
Les techniques d’exécution et d’assemblages propres à la pratique traditionnelle du métier, restent longues et fastidieuses à appliquer. Elles garantissent toutefois indiscutablement l’authenticité et la noblesse de l’ouvrage ainsi réalisé. Les méthodes d’assemblages réalisées par tenons, mortaises, embrèvements, rivetage, vissage, épaulements, trous renflés à chaud, entailles mi-fer, soudage à la forge, nous ont été dictées par des siècles de tradition. Le ferronnier d’art a le devoir de les perpétuer et de les transmettre. D’autres procédés sont toutefois envisageables. L’artisan peut les mettre en oeuvre sous réserve d’en avoir préalablement averti son client et requis son aval. Par ailleurs, le ferronnier d’art devra clairement expliciter les conséquences physiques, esthétiques et qualificatives induites par l’utilisation de ces techniques modernes ou innovantes dans la réalisation de l’ouvrage.

 

De la nécessité de la forge ... :
Il est indispensable de distinguer le fer « ouvré » à froid même si il est travaillé dans les règles de l’art, du fer « forgé » obligatoirement transformé à chaud. Le fer et le feu doivent ainsi s’associer à la main et à l’esprit afin qu’il soit réellement question de ferronnerie d’art. La forge demeure donc l’outil primordial sans lequel le métier ne saurait subsister et garder ses lettres de noblesses. Le forgeron ne peut s’y soustraire quelque soient les innovations techniques dont il pourrait faire usage en complémentarité et au service de son art.

 

 

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